Parfois, lorsque je passe voir ma môman, il arrive qu’elle me sorte un vieil objet d’aspect indéfinissable, souvent moche, et la plupart du temps généreusement doté de toiles d’araignées. Sa seule certitude est alors que cela occupe une place inutile et permanente dans son garage et que cela vaudrait aussi bien, voire mieux, si cela occupait une place légitime et temporaire dans sa poubelle.
Se fiant à mes compétences de professionnel-consultant comme moi, au moins autant (me dis-je) qu’aux simples statistiques qui font de moins le plus probable propriétaire dudit objet, elle me demande alors simplement si elle ne peut pas jeter la chose (aux oubliettes de l’histoire), le sous-entendu étant, bien entendu, que soit je la récupère (la chose), soit elles finissent à l’incinérateur -ou l’aspirateur, j’ai peut être mal compris- (la chose, plus les araignées). Elle me demande aussi parfois si je sais à quoi ca peut bien servir, mais j’ai la vague impression qu’au fond, ce n’est rien d’autre qu’une façon polie de me lancer son ultimatum, et que son usage nébuleux ne lui fait ni chaud ni froid, ce qui ne m’étonnerait guère lorsqu’on sait qu’elle est à la fois très polie et très frileuse, comme toutes les mômans.
Bref, la dernière fois, elle me présenta un objet tout droit sorti du dernier Indiana Jones (enfin, de l’avant dernier, hein, puisque le dernier ne sent pas vraiment la poussière…). D’un aspect vaguement indéfinissable, mat, lieu d’un combat féroce entre moutons (de poussière) et toiles (d’araignées), qui, pour ne rien lacher à la comparaison, s’appelle, en plus, une cartouche !
Et lorsque sous les strates de saleté j’entrapercus la vérité, les souvenirs affluèrent… Un jeu de notre vieille console Atari, bordel ! Le fleuron du jeu vidéo des années… 1980. Celle là même qui détient, d’après Wikipédia (http://fr.wikipedia.org/wiki/Atari_2600), le record de longévité puisqu’elle fut vendue (beaucoup moins à la fin j’imagine) pendant 14 ans !
De la console, il ne doit pas rester grand chose, probablement même que ce bout de plastique en est l’unique survivant. Je me rappelle avoir flingué les deux joysticks sur l’Amstrad CPC 6128 que nous eûmes ensuite, puisqu’il était possible d’y brancher ces formidables batons de joie. Performance d’autant plus remarquable que la rugosité de la chose n’abandonnait rien à sa solidité, bien au contraire. Et Super Cobra, un hit ! Le genre de jeu où on pilote un hélico dans une grotte (faut être con, hein, aussi, pour emmener son hélico dans une grotte) qui avance progressivement, et où, inéluctablement, on finit par toucher l’un des (gros) pixels qui forment la montagne.
L’autre jeu sur lequel nous nous sommes acharnés, mon frangin et moi, s’appelait Outlaw. C’était un super jeu de cowboy et de mexicanos. Connaissez peut être le mod Wild West pour Return To Castle Wolfenstein ? Ben, imaginez… Une seule skin. Une seule arme, un gun. Quelques maps, du genre une grosse diligence pixelisée au milieu. Et la possibilité de creuser dans le décor à coup de bastos… Mais toujours la même histoire: un simple réglèment de compte entre deux mecs, deux hommes ! Ça, c’était du grand gameplay, déjà !
M’enfin. Pour que toute cette nostalgie serve au moins à quelque chose, j’ai appris deux trois choses intéressantes de l’article de Wikipédia que je me permets donc de partager ici bas. Tout d’abord, que le jeu le plus vendu sur cette console, à 25 millions d’exemplaire, fut Space Invader, ce qui rapporta la bagatelle de 100 millions de dollars à Atari. Et que le programmeur de ce jeu, un certain Rick Mauer, ne reçu alors que 11 000 $ pour sa peine, ah ah. J’imagine qu’elle fut d’autant plus grande (sa peine).
Un autre truc intéressant, c’est que ces développeurs, quand ils virent comment ils pouvaient se faire trop de fric chez Atari, ben ils décidèrent de monter leur propre boîte, dont, notamment, Activision (qui est depuis longtemps passé devant Atari, ah ah !). Intéressant, non ?
Bon, je vous laisse, je viens de retrouver un screen shot d’Outlaw.
Et l’émulateur ne doit pas être loin (http://www.atariage.com)… J’y vais de ce pas ! (screenshot publié avec la permission qui va bien d’atariage.com).
Jeff
Jeff, tu (peux) me filer (tes) cartouches. Je l’ai (la) console Atari 2600 !!!
En état de marche ?! Ma foi, je cracherais pas sur une soirée Vieille Console, à condition qu’il y ait du Outlow (sur Home cinéma ?)
Bon, je te garde mon Super Cobra sous le coude… Chuis con, j’aurais même du m’en douter
Disons qu’il a Ma console Atari qui est elle aussi pleine de poussière (mais de la poussière des années 80, pas de la poussière recentes, donc authentique)
Et si il l’a, c’est pour y jouer, et vous prouver à tous, bande de geek, que l’on a jamais fait mieux que Pole Position et Space Invaders (des larmes emues coulent le long de ma joue en en repesnant à ces jeux)… Sniiiff, tout une époque…