Crysis of Duty

callofcrysis_00.jpg

Ou Call of Crysis, vous allez comprendre pourquoi (assez, enfin, relativement) rapidement.

Il y a quelques jours, de passage chez un pote, je tombe sur une toute belle boîte de jeux vidéo PC (ce qui est, disons le, pas si fréquent… Le succès de la plate-forme de téléchargement Steam, probablement). Le packaging flambant neuf fleure bon le récent petit Noël du gamer. Il s’agit de Crysis.

Perfide, je lui demande ce qu’il en pense. Perfide disais-je, parce qu’ayant assemblé sa machine il y a quelques années, je sais très bien que dans sa vieille tour moche e-star (son choix, à l’époque), il traîne, bien au chaud dans un quintal de poussière, un Athlon Thunderbird fréquencé autour du gigahertz, une GeForce 2 Pro et 512 Mo de Ram (si je me souviens bien). Ce qui déchirait à l’époque, si.

Verdict, impossible d’installer la bête, les 12 Go (et oui !) nécessaire à cette opération n’étant pas disponible, il cherche (mollement) une solution. Tel le chacal moyen, je le rassure gentiment en lui disant que ce n’est pas grave, que de toutes manières, ça ne tournera jamais sur sa machine, même en changeant de disque, oui, pareil pour la carte graphique, Vista n’aidera pas, non. C’est mort, c’est comme ça, faut changer de bécane, je sais, c’est dur, c’est moche, condoléances, tout ça.

À voir sa tête, si je travaillais chez EA, j’éviterais de trop la ramener en société, au moins pendant quelques temps, à moins de ne vouloir se retrouver dans la peau d’un soldat nord-coréen (avec une IA un brin plus performante d’accord, encore que, si on parle d’un marketeux…), mais dans la vraie vie. Et mon pote est du genre à avoir le mode Force de sa nano combinaison enclenché en continu. Vous me direz, s’il avait utilisé ses senseurs, il aurait remarqué que sur la boîte, derrière, en tout, mais alors tout petit, ça disait 2,8 Ghz pour le CPU, 1 Go de Ram et une 6800 GT, minimum. Seulement, mon pote, il s’en tamponne de tout ça, ça ne lui parle pas spécialement. Il sait qu’il a plus de 16 ans et qu’il peut lire des DVD, qu’il s’agit d’un jeu pour Windows et en général, ça lui suffit. Mon petit doigt me dit que ce n’est certainement pas le seul a avoir été un peu con (oups, je vais ramasser mes dents lorsqu’il va lire ça), à avoir été un brin distrait disais-je, et a se retrouver fort dépourvu, même, bien dégoûté…

Toujours est-il que moi, je ne perds pas le Coréen du Nord (Ouaaa), je lui dis que comme il ne peut vraiment rien en faire, je vais lui embarquer pour essayer… Je profite de son état de choc pour m’emparer de la chose et c’est dans un ricanement démoniaque que je le plante là (ok, j’en rajoute un peu), bien décider à aller voir comment ça tourne sur ma babasse.

C’est que je suis l’heureux propriétaire, notamment, d’une machine, qui bien que qualifiée de vieillissante, n’en reste pas moins sévèrement burnée et se trouve être largement au dessus des minimums requis pour faire tourner un Crysis. Il s’agit d’un P4 3Ghz (dit Northwood, autrement appelé radiateur d’appoint) disposant d’un giga de Ram et d’une 7600 GT AGP. J’ajouterais que j’utilise encore de bons vieux écrans CRT, qui me permettent, en plus d’avoir un rendu de couleurs fidèle, ainsi qu’une réactivité inégalée et des angles de visions réellement satisfaisant (tout en occupant une place folle, j’en conviens, surtout que chez moi c’est grand comme une île de Zelda : Phantom Hourglass), de jouer à la résolution que je veux, sans pour autant que ça soit franchement ignoble à regarder, comme dans le cas des dalles plates, n’affichant proprement que dans leurs résolutions natives (et faisant ainsi le bonheur des fabricants de cartes graphiques, à tel point que je serais Nvidia, je deviendrais actionnaire Samsung, histoire d’encourager le 32 pouces pour tous). Bref, je savais très bien que je ne profiterais pas pleinement du jeu, mais j’étais curieux de voir comment ça allait se passer.

D’autant plus curieux que je venais de lire l’article d’Overgame à ce sujet, ou l’on peut apprendre que selon le chef de produit Crysis pour la France, « même en rendu moyen et à une résolution de 800×600, Crysis reste, à notre sens, le plus beau jeu du moment sur PC. » Ce qui n’est pas rien, hein.

Au passage, si ce n’est déjà fait, je vous recommande de lire cet autre article. Si ça ne mérite clairement pas d’en faire l’affaire de l’année, ça vous éclaira (peut-être) sur la façon dont Electronics Arts France aime parfois à se laisser un peu aller…

Pour en revenir à ce qui nous intéresse, disons le clairement, le chef de produit dont on ne doit pas prononcer le nom se fourre clairement le doigt dans l’œil, et jusqu’au fondement. Il souffre peut-être d’une myopie carabinée, du genre usage de la canne et du labrador obligatoire (je sais, c’est moche de vanner sur le physique). Ou alors, il a vachement de boulot en ce moment et il ne sait pas toujours bien ce qu’il dit. À moins qu’il n’ait absolument pas le temps de jouer à d’autres jeux que ceux édités chez son employeur - le pauvre (ou pas le droit, allez savoir), et là, c’est sûr que Crysis, même en 800×600, ça déchire les Sims (certes, il y a d’autres jeux qui sont biens mieux branlés par chez EA, mais si on commence à être réglo, c’est tout de suite moins amusant). Reste aussi que, peut-être, il se moque un peu du monde, hein.

Voici une belle capture d’écran de Crysis en 800×600, en rendu moyen.

callofcrysis_01.jpg

C’est beau, on dirait du veau (les captures sont recadrées, mais il n’y a pas de modification de l’échelle). En voilà une autre.

callofcrysis_02.jpg

Il faut savoir que, sur ma pauvre machine, c’est injouable dans ces conditions. Pour que ça tourne rond, il faut que je joue en 800×600, en rendu bas. Et ça donne ça.

callofcrysis_03.jpg

Là, j’ai été faire un pique-nique sur la plage, en Humvee, car c’est comme ça que j’envisage des vacances paradisiaques.

callofcrysis_04.jpg

Inutile de préciser que si c’est aliasé, c’est que je ne peux rien y faire, si j’active les options à ce sujet, je peux boire un café (au rade du coin) entre chaque nord-coréen rencontré (sans compter quelques bugs de textures), ce qui est bien, mais pas top.

Voici une cap de Call Of Duty 4, Modern Warfare, qui tourne, sur la même machine, en 1280×1204, avec l’antialiasing x2, tout en high (avec les textures et le filtrages en auto). Pour être parfaitement honnête, je préfère jouer avec ces mêmes réglages, mais en 1024×768, pour bien gérer les combats.

callofcrysis_05.jpg

Plus beau jeu du moment sur PC, en 800×600, tsss, petit coquin, va.

Si à la lecture de cette affirmation, je m’étais laissé tenter par l’achat de Crysis, j’imagine que j’aurais bien aimé pouvoir envoyer le chef de produit en question passer une année sabbatique dans un endroit sympa, disons à Pyongyang par exemple.

Allez, je ne lui en veux pas tant que ça. C’est tout de même grâce à cette superbe déclaration (et à la mésaventure de mon pote) que j’ai joué à Crysis. Et, même en plutôt moche, bah, c’est bien. L’environnement ouvert, avec le décor destructible et les balades en véhicules, c’est toujours aussi sympa. La combinaison avec ses multiple modes nano-truc (Furtif pour devenir invisible, Armure pour mieux se prendre des bastos, Force pour sauter super haut et taper fort, Rapidité pour courir plus vite que Lee Majors – un trader de la Société Générale) est franchement bien vue, ça permet de tester différents gameplay, et je dois avouer que, rapidement, on s’y croit.

Ce qui est amusant, c’est que je viens tout juste de finir de lire Dragon Déchu, de Peter F. Hamilton. Il se trouve qu’un des personnages de ce sympathique bouquin est un soldat qui travaille pour une corporation faisant du « recouvrement » musclé de ses investissements dans les colonies spatiales (en gros, la boîte a financée l’installation des colons pendant la période faste de l’exploration spatiale, puis, le prix du voyage intergalactique moyen ayant flambé, il s’est trouvé qu’il n’était franchement pas rentable de commercer avec ces lointaines planètes. La corpo se livre donc au pillage pour se rembourser, enfin, à la récupération de dividendes, mais seulement de temps en temps, afin d’optimiser les coûts de déplacements).

Ce soldat est équipé d’une super combinaison, dite dermique, qui permet de résister à des munitions lourdes, de jeter des bagnoles sur la tronche des contestataires, de se balancer du haut des falaises sans bobos, de se soigner, d’avoir des réflexes amplifiés, le tout bardé de senseurs et piloté par une IA. Je ne serais pas étonné que ce bouquin traîne sur une étagère, dans les locaux de Crytek. Enfin, peut-être pas, car ce n’est pas non plus d’une folle originalité, la combi de bourrin, même si ça fait toujours sont petit effet. Toujours est-il que si vous ne saviez pas quoi lire en ce moment, laissez-vous tenter, c’est pas mal du tout.

Crysis donc, les combats sont intenses, les armes tripantes et même si les ennemis sont parfois un peu crétins (c’est normal, ils ne sont pas américains) et que le scénario ne semble pas transcendant, ça le fait. Pour un peu, tout ça m’aurait presque fait oublié l’aspect graphique. Presque. J’ai décidé de stopper ma progression, pour y revenir plus tard, avec une nouvelle config taillée pour le jeu, histoire de profiter pleinement des décors, avoir de meilleures sensations d’immersion, bref, ne pas le gâcher bêtement.

En conclusion, même si je n’ai pas joué bien longtemps, ça a l’air d’être un bon FPS, qui, si on a la machine qui va bien, propose les (très) belles images que l’on peut trouver un peu partout sur le net. Son principal défaut, c’est de ne pas proposer des graphismes corrects sur des machines un zest dépassées. Je dois avouer que je ne comprend pas bien pourquoi. Que l’on propose du beau, voir du magnifique, pour ceux qui peuvent en profiter, je trouve ça très bien. Pour autant, il me semble anormal que ça ne soit pas au moins aussi bien balancé qu’un COD 4 (ou un Oblivion, voir même un FarCry) sur des configurations plus modestes. Ces derniers jeux arrivent tous à tourner sur mon PC, en bien, mais alors bien plus beau que Crysis. On se demande pourquoi le jeu n’arrive pas à être au moins aussi jolie que son ancêtre… Bref, dommage que ça soit codé avec les pieds (on pourra aller voir ici ce qu’on peut faire avec un peu plus de 180 Ko. Il suffit de télécharger la démo et de se laisser guider. Merci Laurent)

Il se trouve que de goûter à de la bonne vielle latte dans un FPS pas mou du genoux m’a fait prendre conscience que ça me manquait pas mal, en fait, de tirer sur des gens (non, je ne me soignerais pas). Aussi, pour ne pas rester sur ma faim, j’ai attaqué Call Of Duty 4, histoire d’oublier un peu Mario, ses planètes, sa gravité et les bons sentiments (j’en reparlerais, bientôt, mais en résumé, c’est vachement bien).

Ahhh, Call Of Duty. J’avais adoré le premier de la série, aussi bien en solo (on s’y croyait), qu’en multi. Pour ce dernier aspect, j’aime encore à évoquer, avec nostalgie, l’extension qui nous a permis de nous livrer à de folles courses poursuites en jeeps, plutôt que de bêtement nous tirer dessus sans y mettre les formes (le plus dur était de mettre tout le monde dans les véhicules). N’oublions pas le très bon mode headquarters, qui est pour moi certainement la meilleure façon de profiter de ce genre d’expérience à plusieurs (oui, ça peut s’essayer pour ça aussi, pourquoi pas), avec ses retournements (haha !) de situations et le rythme (rhôoo) qu’il imposait à nos parties en réseau. Puis est venu le deuxième opus. Toujours aussi bon en réseau (encore que je me souviens d’un fusil allemand faisant débat), malgré le sacré pas en arrière que fut la disparition des véhicules. En revanche, le solo était nettement moins réussi, trop court, trop facile, et surtout, sans surprise et sans saveurs. Je n’évoquerais pas le numéro trois, ayant le bon goût de jouer avec une machine sérieuse.

Alors, que dire de ce COD 4. Déjà, c’est beau, l’aspect graphique est soigné (même si, ça et là, on peut noter quelques petites choses qui seraient perfectibles) et ça tourne bien sur une machine pas forcément très récente. Le contexte moderne est une bonne idée, je commençais à en avoir un peu marre de latter du soldat teuton (ce qui devrait d’ailleurs rester le domaine réservé de Wolfenstein), et mettre la main sur des flingues de maintenant (bien réalistes), des grenades flashbangs, des silencieux, des mines Claymores et de la vision nocturne, ça fait toujours plaisir.

callofcrysis_06.jpg

L’ambiance est terrible, notamment la cinématique d’ouverture, nous faisant vivre en direct un coup d’état, dans une sorte de clone du Beyrouth des années 80. La musique nous évoquera parfois le film La Chute Du Faucon Noir, par exemple lorsque vous accompagnerez les marines en opération au Moyen-Orient, et se retrouver dans la peau d’un SAS (on joue alternativement dans ces deux unités) en infiltration en Ex-Union Soviétique devrait réveiller le Tom Clancy qui sommeille en vous. On retrouvera avec plaisir l’apparemment intemporel Big Moustache (Price pour les moins cultivés d’entre vous), que l’on pourra même incarner grâce à un super Retour-En-Arrière, dans une mission de snipe de haute volée.

À part ça, il y a de l’action, ça charde là haut, ça explose à tout va, on en prend plein les mirettes (surtout si comme moi on est parfois un peu maladroit avec les flashbangs), et c’est plutôt tant mieux. Les mouvements et les attitudes de vos petits camarades, notamment ceux de l’escouade SAS sont terriblement réalistes et bien fichus, on se laisse parfois prendre à les regarder évoluer, rien que pour le plaisir. Même les scènes de transitions, avec des vues satellites et des modèles d’armes ou de véhicules présentés façon 3D filaires sont très réussies, très graphiques.

Au chapitre des nouvelles idées, on notera l’apparition de chiens de combat, qui vous sautent volontiers à la tronche et nécessiterons de jouer du couteau pour s’en débarrasser. C’est d’ailleurs les adversaires qui m’ont donnés le plus de fil à retordre, ayant eu visiblement un peu mal à assimiler la touche nécessaire à sortir mon canif. Au passage, je pense qu’il aurait été malin de doter les forces spéciales de quelques boîtes de Canigou, histoire d’amadouer Zeus et Apollon, plutôt que devoir nécessairement les buter. On aurait aussi pu les balancer sur la tronche des terroristes, en cas de manques de munitions. Bon, les aspects positifs, c’est fait.

Ce qui fonctionne moins bien maintenant. Déjà, un scénario relativement navrant, qui se veut pseudo réaliste et ne fait vraiment pas dans la finesse, le clou du spectacle étant, à mon sens, l’improbable et pittoresque grand méchant à un bras, tout droit sorti d’un épisode de Heroes. Bon, ok, le scénario, on s’en fout un peu dans ce genre de jeu. Il y aussi l’impossibilité, parfois, de franchir certains obstacles ridicules (comme dans la capture ci-dessous, avec la petite barrière m’arrivant même pas à la taille).

callofcrysis_07.jpg

Même si ça reste rare et que, globalement, on n’a pas trop l’impression de devoir suivre un grand et long corridor (alors que c’est bien le cas), c’est rageant lorsque ça vous tombe sur le coin du sourire. Ça rappelle un peu les banderoles publicitaires disposées le long des pistes, dans Colin McRae 2, qui vous explosent une coûteuse et lourde voiture de Rallye, sans même se déchirer. Dans le même genre, on croise un paquet de portes qu’on ne peut pas ouvrir, et ça énerve, un peu.

Je regrette aussi certains aspects « console », tel les checkpoints (et la façon de récupérer de la vie, en se jetant au sol, y compris au beau milieu d’un groupe d’ennemi, mais bon). Moi j’aime à sauver quand je veux, et à charger ma sauvegarde dans l’état ou j’aurais aimé la trouver en la sauvant… Je dois reconnaître que ça ne m’a pratiquement pas gêné, que c’est plutôt bien fait (et en même temps, on en a rarement besoin, j’y reviendrais plus loin), sauf que, une fois, ça m’a bien embêté. J’explique.

Profitant d’un moment de répit avant l’arrivée d’une vague massive d’ennemis annoncée (cette partie de la mission consiste à tenir en attendant les renforts, comme c’est original), je dispose habilement (hé oui) tout un tas de mines Claymores pour protéger ma position de sniper. La vague arrive, et je saute connement sur une grenade (non, ce n’était pas la mienne). Je recharge la partie, et je me retrouve avec la vague d’ennemis qui est déjà là… Et toutes mes mines de retour dans mon sac à dos ! Inutile de préciser que ça a été plutôt coton d’aller les réinstaller tout en shootant les vilains qui m’en voulaient. Notons que ce très efficace mode de sauvegarde a permit, en plus d’augmenter notablement la durée du titre d’une solide demi-heure, de me laisser aller à imaginer le pire (après avoir poussé un beuglement rageur) pour les prochaines vacances de certains développeurs de chez Infinity Ward. Pyongyang étant complet, je penche pour un petit trekking dans la région de Kaboul.

Parlons-en de la durée du titre ! Hahaha (si, si, il s’agit bien un ricanement démoniaque). Cinq heures, en comptant mes ennuis de sauvegarde et mes problèmes canins. Cinq petites heures. S’il n’y a certes pas moult missions à se fader, c’est surtout que c’est très, trop, bien trop facile. Et c’est dommage, à ce compte là, il faudrait le louer… Mais à mon sens, ce n’est pas le plus ennuyeux de l’affaire. Le truc qui déçoit vraiment, c’est cette impression, passés les premiers moments qui semblent très intenses, qu’en vrai, c’est grave mou. Autant dans le premier volet de la série, j’avais le sentiment d’être un héros volant continuellement à la rescousse de mon unité, autant, là, assez rapidement, j’ai eu l’impression de ne pas compter vraiment, d’être spectateur de tout ça. Il m’est même arrivé, en pleine fusillade, d’aller me faire un café, sans stopper le jeu, et de revenir pour exterminer ces bien piètres ennemis. Est-ce parce que je me suis habitué à ce genre ultra scripté ? Est-ce plutôt que la réalisation qui se veut à tout crin très spectaculaire se fait beaucoup au détriment du gameplay et de l’immersion ? Certainement un peu les deux. Toujours est-il que j’ai plutôt le sentiment d’avoir été voir un pas si mauvais film d’action, bien caricatural et sans surprises, heureusement doté d’un bon gros budget effets spéciaux. Bon, ok, c’est déjà ça, mais j’attends un peu plus d’un jeu vidéo.

Pour conclure, si vous trippez comme des bêtes sur les aspects solo et que le multi, c’est pas votre truc, clairement, laissez tomber. Passé les premières minutes d’émerveillement (et, encore une fois, disons le, c’est vraiment chouette), vous vous emmerderez tout de même un peu, et puis, ça sera déjà terminé. Et ce n’est pas refaire le jeu en mode « arcade » qui devrait beaucoup vous passionner. On peut seulement espérer qu’une extension vienne rapidement, et à pas cher, redonner de l’intérêt à tout ça. En revanche, le potentiel multi semble être plus que boosté par l’ajout de points d’expériences et des compétences, le tout dans une ambiance bien rock n’roll (si je puis dire), ce qui en fait certainement un des jeux incontournable du genre (en même temps j’ai pas encore vraiment beaucoup testé cet aspect là, mais à priori, ça ne peut être que bon).

J’ajouterais que contrairement à Manu (voir son article sur COD4, Xbox360), je n’ai jamais trouvé que ça ressemblait, même de loin, à l’idée que je me fais de la réalité d’une guerre. Pour moi, c’est seulement une vision très hollywoodienne de la chose (ce qui ne veut pas dire que ça ne peut pas être plaisant que de se laisser aller à y croire). Quand à l’aspect un peu limite de la scène de bombardement par avion dont parle Manu, aussi évoquée dans l’édito du dernier (et toujours excellent) Canard PC (n°164), bah, il n’est pas évident d’être sûr de son point de vue à ce sujet. Il me semble qu’évoquer ce genre de bombardement à distance, froid et détaché, était un peu obligatoire pour cadrer avec le contexte de guerre moderne (les drones, la guerre technologique, etc.). Si on est d’accord avec ça, il me semble aussi que l’artilleur pouvait difficilement s’apitoyer sur le sort des victimes, d’où, probablement, le ton viril et satisfait. Finalement, je ne vois pas trop comment ça aurait pu être traité autrement. Néanmoins, c’est sûr qu’il laisse un goût amer, ce passage… Peut-être qu’avec un peu plus de finesses scénaristiques (comme par exemple des scènes permettant de comprendre les motivations des petits gars d’en face), ça serait mieux passé.

Tiens, pour ne pas m’emmerder avec tous ces aspects moraux complexes, je vais retourner jouer à Super Mario Galaxy.

Greg

 

1 commentaire à “Crysis of Duty”


  1. 1 Manu

    Effectivement, j’ai testé sur mon Dell-Quadro-Fx-4400 et putain, ça rame !! Crysis: la honte. Je retourne direct sur Gameboy !

Laisser un commentaire

Désolé, vous devez vous connecter pour rédiger un commentaire.