J’aime bien le rugby. Enfin, je veux dire, j’aime bien la bière, le concept de troisième mi-temps et les gros barbares poilus qui se foutent joyeusement sur la gueule avec l’air de trouver ça rigolo. Ajoutez à cela un peu de gazon, une vessie de porc graissée et deux-trois règles pour justifier la présence d’un arbitre, et vous obtenez ce qui se fait de plus proche d’un bon vieux match de Blood Bowl.
Bref, donc, vu comme ça, c’est sympa le rugby. Pas au point de pratiquer, bien sur : je suis génétiquement plus proche de l’informaticien rachitique que de l’homme de Néandertal. Mais suffisamment pour que nous essayons, un pote et moi, de jouer à ça plutôt qu’aux vieilles parties de PES abandonnées depuis longtemps… Et avec le secret espoir d’y retrouver les sensations de plaquage qui nous poussaient, sous NHL, à passer des parties entières de Hockey à exploser des vitres plutôt qu’à jouer le palet…
Le gameplay
Au départ, c’est relativement simple. Genre un bouton pour passer à droite, un autre pour passer à gauche. Même, la possibilité de faire une passe sautée en gardant le doigt appuyé un peu plus longtemps. En plus de ça, une touche pour sprinter, un autre pour plaquer. Ça commence à se corser lorsqu’on découvre qu’il y a une touche pour faire des chandelles, une autre pour faire les drops, et une troisième pour… botter en touche. Bon, OK, moi, je voulais juste mettre un coup d’tatanne dans l’ballon, mais bon.
Le résultat est assez réussi, au final. On voit bien du mouvement qui se fait, et l’importance du timing est réelle, c’est donc assez prenant. Là où ça commence à pêcher, c’est dès que le porteur du ballon se fait plaquer : il faut alors libérer le ballon pour que l’une des deux équipes le récupère, et là, c’est le grand mystère. Où la loterie, c’est selon, mais la récupération de la balle sur un regroupement est des plus mystérieuse… Résultat, j’ai la très nette impression de ne rien contrôler, et parfois j’ai de la chance, je récupère le ballon, et parfois, moins, et je le perds. En soit, ça ne me gêne pas plus que ça, sauf lorsque j’ai un mec juste à coté du ballon, tout seul, qui préfère rester debout plutôt que d’aller au charbon récupérer le ballon (pour ne pas se salir, j’imagine). Lui, l’ordi, ça ne l’arrête pas, et voilà comment perdre la balle d’une manière bien frustrante !
Ensuite, les mêlées. Ah, les mêlées ! Un tout nouveau contrôle des mêlées soit disant révolutionnaire, d’après EA Sports. Ouah, eh ben, on est gâté ! Alors, que vois-je ? Je vois que je peux faire uniquement trois choses : tourner la mêlée d’un coté ou de l’autre, ce qui est strictement inutile. L’aplatir, ce qui revient à donner une pénalité à l’adversaire immédiatement, ce qui est presque aussi totalement inutile. Sortir le ballon, enfin, ce qui, comme on l’aura compris, on ne tardera pas de faire pour se donner un fugace sentiment d’utilité. Donc les mêlées, c’est joli, mais on fait pas grand chose, en vérité.
Les plaquages sont pas mal, par contre. Assez bien rendu, c’est très plaisant de réussir un beau plaquage et de faire un « caramel », dixit le commentateur ! Un truc très frustrant par contre c’est qu’il n’y aucune assistance sur les trajectoires des plaquages, aussi il arrive parfois de se croire bien orienté, et de plaquer complètement à coté, bref, de rater le mec totalement. Lorsque ça arrive au dernier défenseur et qu’on se prend un essai la dessus, c’est légèrement énervant, comme vous pouvez l’imaginer. J’aurais bien vu un peu d’aide genre attirance plaqué-plaqueur pour réduire la difficulté à une question de distance et de timing, mais bon, faut faire avec.
Ceci dit, ça reste quand même très sympathique à jouer à deux. Face à un peu d’adversité, la tension monte et les assauts se répètent… Ils nous est arrivé de faire le siège de la ligne d’en-but de nos adversaires pendant cinq bonnes minutes, alors que nous étions à la fin de la première mi-temps et que le jeu se serait terminé à la première erreur, et nous avancions péniblement à coup de pénalité, mêlée, regroupement, je fonce dans le tas, je suis plaqué, etc, etc. On a fini par passer, mais vraiment, il a fallu pousser fort sur nos petites manettes. J’ai probablement du aller me chercher une bière après cet effort, d’ailleurs.
Les à-côtés
Plutôt pas mal pour moi qui ai connu les grandes années de FIFA, notamment les années de coupe du monde où EA Sports avait le culot de sortir deux versions, l’une sans coupe international (la classique), et l’autre qu’avec ça (ladite FIFA World Cup xx)… Donc là, possibilité de jouer plusieurs tournois, la coupe du monde bien sur, mais les six nations, les tri-nations, même des championnats de clubs incluant le super 14, bref, à priori tout y est.
Je dirais même plus, un tutoriel plutôt bienvenu et sympatoche, notamment lorsqu’il s’agit d’inviter un pote et de lui inculquer rapidement le b-a-ba du maniement de la chose.
L’idée à la con
J’avoue avoir été tenté de faire une petite partie un peu particulière… Me mettre 15 Chabal dans mon équipe de France, et ne laisser qu’un Wilkinson dans celle d’Angleterre, histoire de jouer perso une petite revanche tout ce qu’il y a d’amicale contre celui qui a fait perdre la France en demi-finale de la dernière coupe du monde
Mais bon, malheureusement, ce n’est pas possible. J’ai bien vu l’éditeur de joueurs qui va super loin dans l’inutilité, je trouve… Très intéressant les quatre tailles de hauteur d’oreille, en plus des quatre autres tailles… de largeur. Et je passe les nombreux menus, juste pour le pif. J’espère que le moteur physique prend ça en compte, parce qu’avec des petites oreilles, la prise au vent est moins importante.
A mon humble avis…
La première question qui se pose assez rapidement, c’est… (qui a dit que j’aurais du commencer par ça ?!) Est ce qu’on à l’impression de jouer au rugby, un peu, quand même ? Incontestablement, là, pour le coup -du lapin-, oui. La suivante, c’est… Est ce qu’on se marre bien, au moins ? Hmmm… Et là, c’est moins évident, tout de suite. Et même après… La réponse est beaucoup plus complexe qu’un simple petit oui… (en même temps, ça m’arrange pas, ma conclusion aurait été d’autant plus courte !). Autant on va bien s’y croire dès le début du match, à coup de chandelles, de touches, de plaquages, de mêlées, de tentatives de Guinness des records de pyramide humaine…
Mais, il y a un mais… Car bien souvent, je me suis pris avant la fin un essai de merde, du genre bien frustrant… De celui où mon dernier défenseur se dirige droit vers sa cible, et que je manque d’un chouïa ma trajectoire et résultat, un beau plaquage très largement dans le vent… Donc bref, c’est un jeu sympa (peu tout seul évidemment), lorsqu’on fait abstraction des petites frustrations qu’on aura immanquablement à subir durant une partie. Probablement donc le meilleur jeu de rugby à l’heure qu’il est, mais loin d’être exempt de quelques défauts bien lourdingues.
Jeff
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