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Car oui, chez Ati, c’est toujours ce que j’ai préféré. Est-ce le magnifique justaucorps rouge, les bottes en cuir (à grosses boucles) ou bien la (courte) chevelure de feu qui me bouleversent, je ne sais. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a maintenant fort longtemps, j’ai gravé sur mon écran, au marteau et au burin : ici, pas d’Ati. Et en tout petit petit (car je suis très habile de mes mains) : FireGL, Fury, Rage, All-In-Wonder, Radeon, HD-Fury-Rage-GL-In-Wonder-Pro, rien, quedal, jamais, JAMAIS. Et je jetais des pierres aux gens qui collaient ce genre de choses dans leur config.

Pourquoi me direz-vous ? Essentiellement parce que les affligeants drivers de la marque ont toujours eu l’art de rendre extrêmement complexe des trucs normalement fort simple. Que parfois, souvent, mettre à jour le pilote tient plus du défi que d’autre chose. Sans compter que ces efforts se soldent généralement par l’apport d’une nouvelle interface de contrôle encore plus neuneu et mal branlée que la précédente. Je veux bien que ça reste avant tout une affaire de goût, mais tout de même, un bon paquet de cartes graphiques ont partagé ma vie, comme des Matrox (de la Millenium à la G400 Max, en passant par de la G200 et de la Mystique), des Nvidia (de la 5200fx à la 7600 GT, en passant par de la Quadro et du Geforce 2), sans oublier du matos SGI, une 3DFX Voodoo1 et même une Diamond FireGL 1000 pro (3Dlabs Permedia 2)… Et force est de constater que c’est bien Ati qui livre généralement le software le plus pourri. D’ailleurs, pour la petite histoire, la carte qui m’a gavée le plus a été la FireGL, qui du coup, n’est même pas restée une semaine sur ma machine de l’époque. Il est amusant de se rappeler qu’Ati a racheté cette division de S3 depuis, ce qui confirme un goût certain pour le logiciel bâclé.

Vous avez peut-être remarqué, un peu plus haut, que je parlais de jeter des pierres aux masochistes installant du matos Ati dans leurs babasses, en le conjuguant au passé. C’est que je ne pourrais plus trop me le permettre, ayant désormais moi aussi une Ati dans ma machine.

J’ai été plus que réceptif à l’incroyable rapport qualité-prix (et au cuir des bottes) du Radeon HD4850, qui bouscule le 9800GTX de Nvidia, pour 140 euros seulement. On pourra lire, si ce n’est déjà fait, le très bon test d’Hardware.fr à ce sujet, juste là. Nvidia n’ayant pas, à mes yeux, fait un effort suffisant sur ses tarifs, comme de proposer du 9800 GTX+ à 150 euros, j’ai mis de coté mes réserves (Après la 360, la Wii… Moi je dis bravo la force de caractère hein !) et opté pour la 4850 (et son bouillant justaucorps rouge).

Le bilan est plutôt très bon. Elle permet de jouer à Crysis en 1280×1024, AA2x, tout en High, de façon très acceptable (généralement entre 30/40 fps). Seul le niveau de fin, sur le pont du porte-avion, rame un peu/beaucoup, notamment lors du dernier combat (ce qui est tout de même malheureux, avec un Q9450@3,2Ghz et 4Go de Ram). À propos de Crysis, je disais ici, que, si on mettait de coté les ressources démentielles nécessaires à en profiter, c’était plutôt pas mal. Je me trompais. Le début est bien, le milieu aussi, la fin est du genre plutôt catastrophique, tant au niveau du gameplay que du scénario (les extraterrestres sont, lassant, on dira). Pour en revenir à l’Ati, toujours en 1280×1024, elle marche très fort sous COD4, Gears of War, Oblivion et Bioshock. J’ajouterai que je n’ai pas remarqué de problème particulier avec des applis graphique professionnelles (Photoshop, After…).

Au chapitre des défauts, j’en constate tout de même deux. D’abord, ça chauffe grave, 80° degré en idle, oui monsieur. S’il fait bien chaud, comme en ce moment (environ 30° de température ambiante lors du test, voir plus), une rude séance de jeu (3h00 de Crysis) et hop, on entend bien son petit ventilo turbiner comme un fou. Il va d’ailleurs encourager tous les autres à faire de même, un peu comme les chiens, lorsque qu’ils se lancent dans un concours d’aboiements. Dans ces conditions, un peu extrêmes, la carte devient carrément bouillante et les caches arrières des ports PCI du boitier itou. Il faut savoir que dans mon cas, ce dernier est en alu et dispose de trois ventilos de 12cm… Autant le bruit n’est pas trop dérangeant, après tout on est en train de jouer, suffit de mettre du son, autant sur le long terme, je ne suis pas convaincu que ça soit très bon pour les composants se situant dans l’entourage immédiat de la carte. Cela dit, par des températures ambiantes plus standards, ça se passe beaucoup mieux, le ventilo se fait bien plus discret (c’est acceptable), même si on sait qu’il est là. La carte, elle, reste chaude, voir très chaude. Mais Ati dit que c’est normal, alors…

L’autre aspect négatif, et là, vous n’allez pas le croire, c’est… tintin, le pilote ! Rien de bien grave heureusement, par exemple je suis passé des « cataclysme » 8.5 en 8.7, sans soucis.

Ce qui est amusant, en revanche, c’est que lorsque j’étais en 8.5, j’avais configuré le mode clone, histoire d’avoir une sortie plein écran sur le téléviseur, et la vidéo en fenêtré sur le moniteur. Tout allait très bien. Et pis paf, tout à coup, ça n’a plus voulu marcher, j’étais bien en mode théâtre (d’ailleurs, je n’avais rien changé à ce niveau), pour autant, la vidéo de la tv refusait de se coller en plein écran.

Depuis, j’ai tout essayé, en 8.5 comme en 8.7, impossible de retrouver un fonctionnement standard. J’ai même eu le droit à des aberrations assez croustillantes, comme de me retrouver avec le moniteur de l’ordi détecté comme étant la télévision et inversement pour cette dernière (le driver me disant que non, l’écran 1 était bien celui de l’ordi, en 1280×1024, alors que mon bureau était en 1024×768…). Je vous assure que je n’ai pas inversé les moniteurs, ni physiquement, ni dans le pilote… Pour en sortir, il a fallu que je débranche physiquement la télé et que je redémarre.

L’autre aspect riant, c’est qu’en tentant le tout pour le tout, j’ai changé de port DVI, pour voir… Ouais, je sais, j’suis trop un ouf, moi. Là, c’est le pompon, on ne peut pas avoir un second écran (en clone ou en bureau étendu) si on est branché sur le port de droite. Le gauche, oui. Mais pas le droit. C’est le mal, le droit. Bon. Il est vrai que c’est assez novateur que de proposer une sortie tv avec vidéo plein écran qui marche, le fait que ça fonctionne par chez moi depuis la sortie de la Matrox G200 (1998) ne devrait pas me faire oublier la difficulté de la chose.

Toujours est-il que j’ai abandonné (ce qui est très rare chez moi), j’attends avec impatience (et un peu d’inquiétude) un nouveau pilote qui réglera le problème.

Pour conclure, même si ce dernier point est particulièrement agaçant (et donne envie de graver une ligne supplémentaire sur son écran : même à peau de balle, pas d’Ati ici !), qu’elle chauffe vachement, j’en suis plutôt content. C’est bien sympathique de pouvoir jouer confortablement sans exploser son budget. Sans compter que ce grand retour d’Ati, assez inattendu, dans la catégorie des cartes qui déchirent, devrait inciter Nvidia a bien se bouger les fesses, tant sur l’aspect innovation technologique, que sur celui de sa politique tarifaire. On peut en effet se demander si c’est bien justifié de vendre une 280GTX au même prix que trois processeurs Intel Core 2 Duo à 3Ghz…

Greg