Mais si, c’est très utile un Netbook. Par exemple, je ne sais pas moi… Tiens, mettons, vous souhaitez absolument répondre rapidement, et de façon brillante, à la dernière note de service de votre manager. Il se trouve que vous êtes un grand sensible, que le décor pèse lourdement sur votre fibre créatrice. Hop, grâce à ce petit ordinateur, vous pourrez trouver l’inspiration sereinement juché sur la cuvette des toilettes, ce, sans vous brûler les cuisses. C’est pourquoi, certainement après avoir effectué une rigoureuse étude de marché, Samsung a décidé d’utiliser un traitement antibactérien (à base de nanoparticules d’argent) sur le clavier de son NC10. Une machine tellement en phase avec ses utilisateurs mérite qu’on s’y arrête quelque peu.
Plus sérieusement, les ordis portables, je n’accroche pas vraiment. Essentiellement, ils proposent des cartes graphiques aux performances déplorables (lorsqu’il y en a une), une solidité et des choix de composants discutables, une autonomie souvent ridicule. Sans compter leur poids tout de même conséquent (il faut tester quelques heures dans les transports en commun pour bien se rendre compte) et l’impossibilité de mettre à jour le hardware. Bref, ça ne vaut pas une bonne machine de bureau, qui, pour bien moins cher, rend nettement plus de services.
Et si on danse ?
Hé oui. Il faut bien reconnaître que l’aspect nomade a son intérêt. C’est pourquoi lorsque les premiers EeePC d’Asus ont déboulé sur le marché, j’ai été pas mal emballé. Quitte à ne pas pouvoir bosser (et jouer) comme sur une station de travail, autant assumer pleinement, et proposer moins de puissance, dans plus petit et léger, pour moins cher et plus longtemps.
Après avoir un peu patienté, histoire que les technos mûrissent un poil, j’avais jeté mon dévolu sur les nouveaux Asus 901 (avec la deuxième génération de SSD, plus généreux et plus rapides). La compacité du format et la solidité induite par l’absence de disque dur mécanique semblaient correspondre à toutes mes attentes. Seulement voilà, j’ai quand même été l’essayer avant de l’acheter.
Adus eerp^c 9ç01
Et là, c’est le drame (tout bascule, oui). Clairement, un clavier de 901, ce n’est franchement pas utilisable. Il m’a été impossible de parvenir à taper de façon fluide et franche sur ce bouzin, et pourtant, j’ai pas mal bataillé (une bonne demi-heure). C’est bien simple, même les mains jointes, genre collées à la UHU, j’avais des doigts qui dépassaient de chaque côté de la machine (et j’ai de petites paluches), On peut tout de même s’en servir, hein. Juste, il vaut mieux avoir un solide passé d’opérateur radio, si possible dans la Résistance (pour le sang-froid).
À l’occasion cet essai, je me suis rendu compte que 8,9 pouces, c’est tout de même bien petit, et que le fameux touchpad by Asus, boarf. Je le trouve assez imprécis et pas vraiment fluide. Enfin, c’est certainement une question de goût… Toujours est-il que malgré tout le bien que je pense de la marque (à mes yeux, c’est même ce qui se fait de mieux en portables), je me suis finalement tourné vers la concurrence, via le NC10, qui venait tout juste d’arriver sur le marché, à l’époque pour le même prix (depuis le 901 a baissé).
Excalibur !
L’essayer, c’est l’adopter. Le clavier du Samsung NC10 est très confortable, voir agréable (l’intégralité de cet article a d’ailleurs été tapé dessus). C’est, à mes doigts, un des principaux points forts de la machine. Sa taille est comparable à ce qu’on trouve sur un portable classique. L’écran de 10,2 pouces, dalle mate, est lui aussi très bon. Il me semble même que la résolution proposée est le minimum syndical pour pouvoir travailler efficacement. Pour ce qui est du poids (1,3 Kg) et de l’encombrement, je l’ai trimballé aussi bien dans le train de banlieue, le métro, à moto, que sur les falaises de la baie de St. Brieuc, sans qu’il ne se fasse jamais particulièrement sentir. Quelques 200 grammes séparent un 901 du NC10, ce n’est pas, en tous cas à mes yeux, suffisant pour se priver d’un clavier et d’un écran nettement plus spacieux. Au passage, je précise que je ne pense pas que le 901 soit une mauvaise machine. C’est juste que la compacité extrême ce genre de produits me semble finalement pas si nécessaire, bien au contraire (après, faut voir selon l’usage).
Pour revenir au Samsung NC10, il semble assez robuste et je le trouve plutôt réussi et bien fini. Comme d’habitude, remplir les 160 Go du disque dur (SATA, 5400 t/m) se fera plus vite qu’on ne le pense (là aussi, finalement pas de regrets sur le SSD). Notons que ce dernier est plutôt silencieux et réactif, à l’image du Netbook. Pour le reste, les prestations sont similaires à la plupart des machines du marché, à savoir un Atom N270 1,6 GHz, 1Go de Ram DDR2 (on peut passer à 2Go), 3 USB, une sortie VGA, du Wifi 802.11 b/g (qui capte très bien), du Bluetooth, un RJ45, une webcam très correcte, un lecteur de cartes SD, une entrée micro et une sortie casque. Un petit mot sur le touchpad, que certains trouve trop petit. D’abord, il faut dire les choses clairement, un touchpad, c’est forcément tout pourri, et celui-ci ne l’est pas plus que les autres. Au contraire, je le trouve plutôt précis, et relativement efficace à l’usage (pour un bidule tout pourri).
Un autre point positif, et c’est suffisamment rare pour être souligné, c’est la qualité des logiciels Samsung livrés avec l’engin. Ils sont très efficaces et agréables à utiliser, qu’ils concernent la gestion de la consommation d’énergie ou celle de backups (bien utile, ne serait-ce que pour pouvoir restaurer Windows XP dans son état d’origine, sans avoir à utiliser un lecteur de CD/DVD externe ou à en passer par des bricolages que la morale réprouve). Reste à évoquer le dernier grand point fort de l’engin, son autonomie.
Cannot stop the Battery !
Dans l’optique de voir ce que ce Netbook a vraiment dans le ventre, je l’ai tout d’abord chargé à fond, puis laissé au repos pendant un peu plus de 36 heures. Ensuite, je l’ai utilisé en continu (profil d’économie d’énergie standard, avec une luminosité de l’écran très confortable), Wi-Fi activé, essentiellement avec Firefox (trois onglets généralement), Internet Explorer (pour les sites mal fichus), Thunderbird, Messenger et Word. Bien entendu, tous les programmes ont été utilisés logiquement (surf, téléchargements, consultation de mails, des mots dans Word, quelques vidéos sur le net – dont la très bonne émission de GameKult, etc.). Je précise qu’un Antivirus et un Firewall tournaient bien évidemment en tâche de fond, et que je ne me suis pas refusé à faire péter un notepad, des explorateurs de fichiers ou même une calculatrice à l’occasion. J’ai même fait un peu de Photoshop, rapidement. Pour corser un peu le tout, j’ai aussi lancé Winamp, qui a tapé dans des MP3 pendant la totalité de la durée du test (volume audio assez bas, la qualité des enceintes n’étant pas le point fort du bestiau).
Cannot kill the Battery !
Pour évaluer le CPU et taper dans la batterie, j’ai aussi lancé deux Cinebench R10 (l’un après l’autre, n’exagérons rien). Le temps de calcul du meilleur est de 23 minutes et 29 secondes… Ce qui n’est pas terrible. À titre de comparaison, sur un QuadCore Penryn 3,4 GHz, 4Go de Ram, dans les mêmes conditions (WinXP 32bits, antivirus, mail, surf, lecture de MP3, etc.), le même test prend 1 minute et 6 secondes… Pour relativiser un peu, sur un P4 1,60 GHz, 512 Mo de Ram, dans des conditions comparables, il faut 25 minutes et 16 secondes pour en venir à bout. On voit que l’Atom, à fréquence égale, est légèrement plus performant qu’un bon vieux PIV (sans hyperthreading), ce qui n’est pas mal du tout. D’autant plus que pendant le bench, la lecture de la musique n’a absolument pas été perturbée. Il était aussi parfaitement possible de continuer à surfer, ou de lancer de nouvelles tâches. Si la machine ne viendra pas renforcer votre ferme perso de calcul 3D, la puissance de son processeur répondra sans peine à vos besoins au quotidien (à la condition qu’il corresponde à l’usage décrit un peu plus haut). Pour ceux qui seraient intéressés par en savoir plus sur cet excellent processeur, je vous recommande de vous rendre à cette adresse.
Battery !!
Au bout de 4h45 de ce traitement plutôt intensif (batterie pas fraichement chargée, plus de 45 mn de render 3D, un accès continu au disque dur via la lecture de MP3), le gestionnaire de batterie a jeté l’éponge. C’est plutôt très impressionnant, surtout si on se souvient que je n’ai jamais laissé l’écran se coller en veille. Dans un usage plus classique, on peut réellement compter sur 5h00 à 6h00 d’autonomie (mode de gestion d’énergie standard, Word, Wi-Fi, mail et surf, en usage continu = 5h54). Ensuite, selon ce qu’on fait de son PC, en jouant sur les modes d’économies d’énergie (sous-fréquençage du proc), en déconnectant le Wi-Fi, on peut espérer tenir un peu plus, j’ai bien dit un peu… Enfin, dans la vraie vie. Après, si c’est pour un record, c’est autre chose : certains sites parlent de 7h à 8h… En même temps, si c’est pour ne rien faire avec sa babasse, autant ne pas l’allumer. En plus, ça vous évitera d’avoir à recharger la batterie, ce qui prend 2h35.
Regrets Éternels
Déjà, il manque le Firewire, comme sur de plus en plus de portables et d’ordinateurs de bureau d’entrée de gamme. C’est dommage, non seulement ça empêche l’utilisation de disque dur externe à ce format (et certains ne proposent pas l’USB en sus), mais surtout, on se trouve dans l’impossibilité de pouvoir capturer de la vidéo via un caméscope ou un magnétoscope numérique. Vous me direz, faire du montage vidéo sur Netbook, il ne faut pas avoir toute sa tête. Je vous répondrais que c’est possible, même si c’est très loin d’être confortable. Un bout à bout (montage sommaire, cut) en DV est parfaitement envisageable. La principale difficulté est de gérer l’interface, très encombrées par les palettes. Bien évidemment, ça ne servira que pour dépanner (dans le même genre d’idée, un peu idiote donc, on peut faire du 3DS. Pareil, pour dépanner).
Ensuite, il y a le lecteur de cartes, qui ne prend pas en charge d’autres formats que le SD (SD-HC/MMC). Pas de bol pour moi, mon réflex utilise des cartes CF… M’enfin, il y a des lecteurs de cartes externes. Ce qui manque un peu, aussi, c’est une sortie vidéo analogique (RCA ou S-Vidéo). On ne peut qu’utiliser le port VGA, ce qui est bien pour une petite présentation sur vidéo projecteur, mais moins sympa pour utiliser son Netbook comme lecteur multimédia, par exemple sur une télé. C’est dommage, ça n’aurait pas franchement modifié le prix final.
Toujours au chapitre des lamentations, il faut dire un mot sur les enceintes (2x 1,5W), qui ne sont franchement pas terribles, pour ne pas dire mauvaises (notons qu’au casque ou sur un ampli, le son est correct, sans plus). Sans oublier le rendu glossy de la coque noire, car oui, le mien est noir, j’ai d’ailleurs bien ramé, à l’époque, pour le trouver dans ce coloris. Cette livrée vous rendra bien des services si vous bossez au 36 Quai des Orfèvres : terminé les vilaines tâches d’encre sur vos beaux habits, il suffira d’un bref contact entre les mimines des suspects et votre portable pour pouvoir les passer au fichier. Malheureusement, malgré sa polyvalence, le NC10 ne remplacera pas aussi efficacement un bon vieil annuaire, ou alors une fois, et une seule. Plus sérieusement, je dois reconnaître que c’est assez réussi sur le plan esthétique, mais ça se dégueulasse vraiment de façon hallucinante. Peut-être aurait-il mieux valu se pencher sur cet aspect plutôt que sur les bactéries du clavier…
Le chip, c’est cheap !
Incontestablement, le composant le plus mal branlé, c’est le chipset graphique intégré. Je pensais que depuis le temps, Intel avait fait de notables progrès à ce sujet. Il n’en est rien. Le benchmark OpenGL intégré dans Cinebench nous indique que l’Intel 945GM obtient le fabuleux score de 265. Pour vous donner une idée, une GeForce 5200 Fx, sur P4 1,6 GHz, 512 Mo de Ram, fait 864 sur le même test. Le chipset Intel est donc trois fois moins performant qu’une carte graphique bas de gamme, fabriquée en 2003 ! Une carte moderne, comme une Ati HD4850, obtient un score trente fois plus important (un peu plus, même. Cinebench OpenGL : 8238)… Bref, c’est pas génial tout ça. Vous me direz, ouiii, mais ça consomme paaas… ‘ffectivement, c’est déjà ça.
Le truc, c’est que les jeux, il va falloir un peu oublier. On recommande souvent TrackMania Nations Forever sur Netbook. La vérité est que si c’est jouable, c’est loin d’être marrant, car pas franchement fluide. En revanche, Diablo 2, Fallout 1 et 2, Return To Castle Wolfenstein 3D (j’imagine qu’Ennemy Territory aussi) tournent correctement. Mais le mieux est peut-être de se tourner vers Scummvm, afin de redécouvrir les excellents titres LucasArts de l’époque, tel Day Of The Tentacle, Indiana Jones and The Last Crusade et le génialissime Full Throttle. Dans le même esprit, l’excellent Colin McRae 2 tourne très bien, sauf que ça bug avec la résolution (freeze et retour sur le bureau), je n’ai (malheureusement) pas encore réussi à résoudre le problème.
Le bar est fermé, m’sieur, maintenant, faut y aller…
Ban, ok. Un dernier verre et je fais péter la conclusion. Donc, malgré une solution graphique un peu à la rue (comme sur tous les Netbook), un petit manque en équipement (s-vidéo, Firewire), le Samsung NC10 est un super produit. Un bon écran, un clavier confortable, une autonomie généreuse sont ses principaux points forts. Il remplacera avantageusement les portables milieux et entrées de gammes, ceux bien lourds, avec les claviers qui s’enfoncent, qui ne tiennent pas deux heures en situation nomade. En tous cas, pour tout ce qui concerne un usage d’ordre standard, en mobilité (si vous êtes infographiste joyeux, joueur compulsif ou monteur-truquiste taciturne, vous avez de toute façon une solide machine de bureau ou/et un portable haut de gamme).
Pour ce qui est de son prix (400 euros, on peut le trouver à 375, par exemple chez Concurrence, à Paris), c’est à la fois pas franchement donné, si, par exemple, on regarde le prix d’une Xbox 360, et tout de même raisonnable, en comparaison avec un vilain Notebook discount. Vous l’aurez certainement compris, je suis enchanté par ce petit bidule. J’attends avec impatience qu’un opérateur propose enfin de la 3G à un prix raisonnable, sans limitations à la noix (peut-être Free…), pour pouvoir encore mieux en profiter.
Greg
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